Quand l'économie collaborative cherche à être "au service des territoires"
Un "territoire collaboratif", ça ressemblerait à quoi ? Numérique, énergie, industrie, agriculture, financement participatif, démocratie... en attendant l'expérimentation que le député Pascal Terrasse appelle de ses voeux, des pistes de réflexion et initiatives ont été mises en avant le 21 avril, à Lille, lors d'un événement organisé par l'association OuiShare.
Comment faire en sorte que l'économie collaborative soit "au service des territoires" ? Autour de cette question, l'association OuiShare a réuni le 21 avril 2016 à Lille des entrepreneurs, des responsables associatifs, des fonctionnaires et des élus. Parmi eux, le député Pascal Terrasse (PS, Ardèche), auteur du rapport sur l'économie collaborative de février 2016 (voir nos articles du 10 février et du 8 mars). Pour mettre en œuvre l'appel à projets qui permettrait d'expérimenter une vingtaine de "territoires collaboratifs", le député a évoqué la possibilité de mobiliser le programme d'investissements d'avenir (PIA). Au préalable, il s'agira d'avoir une idée plus précise de ce que pourrait être un "territoire collaboratif" - et de comprendre, notamment, en quoi la démarche se distingue de celle des "pôles territoriaux de coopération économique" de l'économie sociale et solidaire.
Smart cities : éviter la "myopie technologique"
Une ville collaborative est-elle avant tout "intelligente" ? "Les smart cities ne sont toujours pas conçues pour les utilisateurs", a alerté Chloé Bonnet, co-fondatrice de l'agence en conseil numérique "Five by five". Elle a mis en garde les collectivités sur ces "myopies technologiques" qui consistent par exemple à penser que "sans déploiement massif d'infrastructures, on ne peut pas avoir de ville intelligente". La ville de San Francisco aurait ainsi investi dans des parkings "intelligents" sans avoir étudié au préalable les besoins et les comportements des usagers ; le dispositif se serait révélé extrêmement coûteux et peu efficace. Autre croyance présentée comme erronée : le stockage de données a de la valeur en soi. "Pour créer de la valeur autour de la donnée, il faut du flux, du croisement", selon Chloé Bonnet qui plaide pour une approche décentralisée et en open source. Pour aller dans ce sens, la ville de Paris intègre depuis 2014 une clause "open data" à ses marchés publics. "Cette démarche oblige la collectivité à prévoir, dès la contractualisation d'un marché, les modalités de publication des données produites, le cas échéant, dans le cadre de son exécution", peut-on lire sur le site dédié de Paris.