Espace public : rendre la ville à ses habitants
Comment rendre la ville plus accessible aux enfants ? Selon Thierry Paquot, philosophe de l'urbain, d’abord en la rendant adaptée à tout le monde. Pas une ville abandonnée aux automobiles, mais une ville de l’usager, harmonisée, sécurisée et qui laisse aussi sa place à l’aventure.
Quels sont les plus grands obstacles, dans la ville, pour les enfants ?
Le plus grand obstacle est évidemment l’automobile. Devant la taille d’un enfant et sa fragilité, la voiture est un monstre de métal, un véritable danger, y compris à l’arrêt. Mais le mobilier urbain représente aussi un obstacle, nous avons pu l’expérimenter en plaçant une caméra à la hauteur des yeux d’une enfant de cinq ans. La ville prend une autre dimension.
Les trottoirs non plus ne sont pas assez larges, ils ne permettent pas aux enfants de s’ébattre tel que leur corps leur permet de le faire dans leur non-conscience du danger. Il faut avoir en tête qu’un enfant se promène dans la rue dans un climat de confiance, car il est accompagné d’adultes qui prennent soin de lui.
D’une manière générale, la ville n’est pas accueillante pour les adultes, il n’y a donc aucune raison qu’elle le soit pour les petits.
D’une manière générale, la ville n’est pas accueillante pour les adultes, il n’y a donc aucune raison qu’elle le soit pour les petits. La ville est fonctionnelle, entièrement abandonnée aux automobilistes. Dans l’aménagement de la voirie, c’est toujours le piéton qui doit se déplacer pour rejoindre son arrêt de bus ou son passage piéton sans jamais gêner le flux de voitures.